Il existe une certaine tendance selon laquelle les personnes avec un trouble bipolaire seraient plus intelligentes que la moyenne. Parfois, certains affirment que leur degré d’intelligence est plutôt faible. Que retenir au final ? Laissez-nous vous éclairer en démêlant le vrai du faux.
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ToggleComprendre la bipolarité
La bipolarité est un problème de santé mentale qui génère chez l’individu atteint des variations extrêmes de l’humeur. Ces fluctuations humorales impactent l’énergie ainsi que le quotidien de la personne.
Deux principales manifestations caractérisent la bipolarité. Il s’agit des :
- phases de manie ;
- épisodes de dépression.
La manie est le moment où la personne bipolaire a une irritabilité élevée. Lors de ces épisodes, le patient montre un excès d’énergie, dors peu et est impulsif. Ses pensées sont accélérées et son jugement est altéré.
Afin de limiter les comportements à risques, une hospitalisation peut être nécessaire pendant les épisodes de manie.
Quant aux épisodes de dépression, elles se caractérisent par :
- un individu profondément triste ayant perdu tout intérêt pour quelque activité que ce soit ;
- une impression de manque d’énergie et de grande fatigue ;
- des difficultés de concentration, de mémorisation et de prise de décision ;
- des troubles du sommeil ;
- un changement de la masse corporelle ;
- des pensées et comportements autodestructeurs.
Lors de cette phase, l’entourage doit connaître et éviter choses à ne pas dire à un bipolaire.
Existe-t-il un lien entre la bipolarité et une intelligence élevée ?
Il n’existe pas de preuves tangibles qui pourraient permettre de confirmer l’existence d’un lien entre l’intelligence et la bipolarité. Toutefois, selon certaines données, les individus dont le quotient intellectuel est au-dessus de la moyenne ont plus tendance à souffrir de bipolarité.
Il a aussi été établi par certaines études que plus les résultats scolaires et la créativité sont élevés, plus, le risque de bipolarité est grand.
En 2018 par exemple, une enquête a été effectuée auprès des membres de l’American Mensa. Les données collectées révèlent que les chances que les participants montrent des symptômes de bipolarité sont plus élevées que celles de la population générale.
En 2015, une étude effectuée au Royaume-Uni sur une population d’enfants va dans le même sens que la précédente. Elle montre que les individus dont le QI est grand ont plus de chance d’être sujet à la bipolarité plus tard dans leur vie. Cette probabilité est encore plus grande chez les enfants dont les scores verbaux sont élevés.
Certains experts soutiennent cependant qu’un quotient intellectuel élevé et la bipolarité sont souvent héréditaires. Ainsi, le lien que les chercheurs ont découvert entre ces deux notions est peut être génétique.
Soulignons aussi que les méthodes classiques de collecte de données comportent des failles. Les tests de QI et autres tests standardisés intègrent par exemple des préjugés liés à la race, au genre et à la classe sociale.
Par ailleurs, les résultats scolaires peuvent être influencés par des facteurs socio-économiques qui n’ont aucun lien avec l’intelligence. Au regard de tout ceci, il reste difficile d’établir un lien entre QI et trouble bipolaire en partant de ces informations.
L’intelligence émotionnelle est-elle plus grande chez les personnes bipolaires ?
Sur cette question, le résultat des diverses études reste également mitigé. Selon certaines recherches, les personnes souffrant de bipolarité ont une intelligence émotionnelle en dessous de celle de la population générale.
D’autres études précisent que le degré d’intelligence émotionnelle chez les personnes bipolaires dépend du type de trouble dont elles souffrent. Cette déduction est renforcée par une étude réalisée en 2021.
Cette dernière révèle que l’intelligence émotionnelle des individus avec un trouble bipolaire de type I et II est plus basse dans leurs épisodes de dépression.
Rappelons que vous avez une intelligence émotionnelle quand vous êtes capables de percevoir, d’évaluer, d’interpréter, de contrôler et d’utiliser les émotions dans votre communication quotidienne. Cette capacité vous permet d’avoir des relations saines avec votre entourage.
L’intelligence émotionnelle est composée de :
- la compréhension du langage corporel ;
- la lecture des signes faciaux ;
- la compréhension des signaux de tonalité et ceux verbaux ;
- l’utilisation des émotions dans les processus de décisions ;
- la réaction aux émotions de votre entourage si nécessaire ;
- l’identification des probables sources de vos émotions ;
- la gestion de vos émotions ;
- l’identification des éventuelles causes des émotions des autres.
La bipolarité peut-elle amener à penser différemment que d’habitude ?
La façon de penser des gens peut être affectée par un trouble bipolaire. Il s’agit de la cognition et elle est différente de l’intelligence.
Dans la cognition, nous retrouvons des fonctions comme :
- la logique ;
- la mémoire ;
- le traitement des données.
La dépression peut provoquer des troubles de la mémoire tout en étant un obstacle pour une bonne concentration. De même, la manie a la capacité de changer la manière dont une personne s’exprime et juge.
Les phases de manie peuvent aussi entraîner une psychose. Elles sont capables de provoquer des délires ainsi que de la paranoïa. La cognition habituelle d’une personne peut connaître de grandes modifications grâce à ces symptômes.